mardi 14 octobre 2008

Football Tunisie-France, le fossé se creuse...

Ce soir, la Tunisie et la France ont croisé le fer sur un terrain de football. L'hymne français a été sifflé en début de match, puis tout s'est déroulé avec peu de surprise. Le premier but a été marqué par la Tunisie, un but "zahhouri", une "3adhma" qui est passée entre les jambes du goal français. Puis, l'expérience, le sérieux, les capacité physiques et les qualités techniques des tricolores ont fait la différence... Mais bon sang ! Que nous manque-t-il pour devenir aussi bon qu'eux ? Beaucoup de choses.

1. Nous somme un petit pays : 10 millions d'abitants contre 60 millions de Français.
2. Nous ne sommes pas un pays riche, d'où un manque d'infrastructure.
3. Notre politique sportive est peu agressive par manque de moyen, encore une fois. A titre d'exemple et de comparaison, dans le plus petit village français, il y a souvent un terrain de bascket, un terrain de VTT, un cour de tennis et parfois un terrain de football, un terrain de rugby, voire des cibles pour le tir à l'arc. A Tunis, dans notre capitale, les terrains mis à disposition du grand public se comptent sur les doigts d'une main ; on ne peut pas comparer l'incomparable.
4. L'esprit du guerrier : Nous avons un manque de confiance face aux équipes européennes et nous baissons trop vite les bras, comme ce soir après les premiers buts français.

Le foot est un sport et un show, mais ce n'est pas que ça ! Chacun défend ses couleurs, son quartier, sa ville ou sa nation. Les footballeurs sont les héros et les combattants modernes. Ils cristallisent à travers leur jeu et leur comportement les espérances et la nature profondément belliqueuse des supporters. Nous sommes tous des Holligans en puissance. souvenons-nous des affrontements entre Maghrébins et Anglais à Marseille, il y a 9 ans. Ils nous ont cherché, ils nous ont trouvés ! Tupac Shakur disait : "Les guerres se succèdent mais l'âme du guerrier reste éternelle". Faisons de telle sorte que l'âme des guerriers tunisiens, héritiers des guerriers carthaginois, berbères et arabes, soit forte et éternelle !

Bas les masques !

Un jour, les masques tomberont, Les faces se décomposeront, Le fard et le rimmel couleront à flot, Et des fleuves noirs de désespoir submergeront nos bâtisses éphémères, Ils emporteront nos sièges et nos barricades Et rompront l’équilibre d’un siècle ou d’un instant. Un jour, nous serons mis à nu, Nous les doux rêveurs et les fous à lier, Nous les combattants d’un soir et d’une nuit, Nous les révolutionnaires qui refaisions le monde… Attablés dans un salon de thé. Nous serons frères de sang au cours d’une guerre imaginaire. Nous serons des singes grimaçant derrière les grilles sales d’une cage. Nous serons des bêtes de foire à qui l’on lance des cacahuètes. Nous serons des clowns tristes et pathétiques emprisonnés sous la tente d’un cirque. Ce jour est passé et nous avons pris de l’âge. Nos gueules d’anges idéalistes se sont flétries. Nos faits d’armes ne sont plus que des photographies sépia dans des albums poussiéreux. D’aucuns disent que le destin nous a joué un sacré tour. Je persiste à penser que nous avons simplement fait notre temps. Les masques sont tombés… RIDEAU !

lundi 13 octobre 2008

Le rocher de Sisyphe

Il n’y a pas d’heure qui vaille, il faut se lever et s’élever, ravaler sa colère, extirper ses tripes, vomir sa bile, exhaler son âme, déféquer, chier, conchier… Le monde est une vaste immondice où s’amoncelle dans le désordre le plus absolu un fatras de souvenirs et d’évènements sombres… La quête du bonheur est l’opium des nantis, ils en oublient l’absence de sens qui caractérise nos vies respectives… Un big-bang cosmique, un gangbang messianique, des actrices porno partousant avec les dieux du passé. Je hais ce pays, ce continent, cette planète et cet univers… « TIA » : « This is Africa »… Le trou obscur et proctologique du cosmos est cette nation de scarabées noirs aux reflets d’émeraude qui font rouler devant eux des boules de merde séchée ; ils les poussent sans se soucier de la signification de leurs actes. Des squelettes soudanais… Des Maures las… Des Occidentaux à l’odeur de mort… La nation est sens dessus dessous ; Le beau ne vaut pas mieux que le laid ; le sage est mis au même niveau que l’ivrogne ; Le maître est vert de peur dans son mirador… Ô âges perdus, guidez-moi vers la rébellion, mère de la liberté ! Je veux goûter aux délices de l’assurance et de la responsabilité… Légions de l’enfer, croquez à pleines dents ces brebis bêlantes qui m’entourent… Tenez, ceci est ma chair ; leur sang sera le mien… Leur supplice sera mon expiation – par procuration ! Garantissez le droit ! Garantissez l’estime de soi !

dimanche 12 octobre 2008

A propos des caricatures de Mahomet

Voici un ancien article que j'ai publié il y a bientôt trois ans (le 13 février 2006) dans le site "ZOMBIE - Zone Ouverte de Mobilisation pour Briser les Injustices et les Exclusions."

http://www.zombiemedia.org/spip.php?article326

Etant de culture musulmane (par mon père) et un peu chrétienne (par ma mère), je suis un hybride inter-civilisationnel et une chimère bâtarde... Après avoir longtemps été athée, je crois depuis quelques années en la notion de Dieu, un Dieu qui transcende les religions (c’est ce qu’on appelle communément le déisme). J’ai été imprégné de deux religions et de deux cultures, ce qui m’a inéluctablement amené à relativiser les pensées, les dogmes et les idées. Ce qui semblerait aller de soi dans un lieu et dans un temps donné peut paraître totalement incongru ailleurs ou en d’autres temps. Les religions représentent pour moi le lien suprême qui assure la cohésion des hommes au sein d’une société donnée, en d’autres termes elles cristallisent l’identité des peuples. Ceux qui s’écartent de la pensée orthodoxe sont voués à être rejetés et parfois bannis par le reste de la communauté. Ce fut dans le judaïsme le cas de ceux qui revinrent périodiquement à l’idolâtrie et celui des premiers Chrétiens qui rejetèrent des dogmes de la loi mosaïque. Ce fut le cas dans le christianisme de tous ceux qu’on persécuta pour leurs hérésies (Ariens, Cathares, Monophysites, etc.) ou leur libre pensée et que l’on voua à l’excommunication ou au bûcher. Ce fut le cas en islam des Shiites et des Khaouarij et de tant d’autre. Aucune religion n’est plus tolérante qu’une autre avec ses contradicteurs. Chaque religion a néanmoins quelque chose de bon en elle sinon personne ne l’aurait suivie, mais même s’il y a toujours matière à redire dans les textes (la loi du talion et le massacre des Cananéens chez les Juifs, l’homophobie de Jésus et certains textes misogynes de St-Paul, la violence faite aux idolâtres arabes et aux Juifs par Mohammed) ceux-ci ont toujours plusieurs interprétations possibles, plus ou moins violentes, plus ou moins contestables, mais qui saurait une fois pour toute déclarer quelle voie juste serait à suivre, assurément les plus radicaux (qu’ils soient libéraux ou intégristes).

Une forme de religion peut aussi exister sans Dieu... Elle connaît de même des célébrations et des personnages sacrés ainsi que des dogmes, si chers à l’Homme car quand la religion disparaît celui-ci la réinvente. Le communisme qui voyait en celle-ci "l’opium du peuple", à mon sens à juste titre, n’a-t-il pas sacralisé la figure emblématique de Lénine, Marx puis Staline. Des monuments n’ont-ils pas été érigés à leur intention ? Des fêtes possédant toute la pompe des cérémonies de l’Eglise catholique, n’ont-elles pas succédé aux cérémonies de l’Eglise orthodoxe. Même les pays qui ont foi en la laïcité ne participent-ils pas des mêmes mécanismes, car comment les hommes d’une même nation pourraient-ils faire corps s’ils n’avaient en commun un certain sens du sacré ? A chacun sa forme de religion...

En ce qui concerne les caricatures de Mohammed, pourquoi ont-elles provoqué tout ce remue-ménage ? Après tout ce ne sont que de vulgaires images. Pour comprendre ce qu’elles représentent pour un musulman, il faut se placer dans le contexte culturel de celui-ci. La religion musulmane rejetait à l’origine toute représentation d’êtres vivants ainsi que la musique (hormis les percussions). L’image était proscrite car elle imitait la création divine et pouvait surtout être source d'idolâtrie (n’oublions pas que l’islam est né dans une terre païenne). La musique l’était aussi car elle accompagnait les cérémonies faites en l’honneur des anciennes divinités. Les temps ont évolué et la musique a été autorisée ainsi que la représentation d’être vivants, mais un seul tabou a persisté de nos jours : la personne du prophète. Si l’on feuillette d’ancien livres perses ou turcs, il est vrai que l’on peut voir certaines images du prophète, mais cela était marginal et la représentation de Mohammed reste un des pires sacrilèges qu’un musulman puisse concevoir. Le journal danois qui a publié les caricatures du prophète ainsi que d’autres images islamophobes l’aurait fait en réaction à la mort de Théo Van Gogh le cinéaste hollandais égorgé par un de ses concitoyens de confession musulmane. Il leur aurait été loisible de critiquer le fanatisme de certains musulmans, mais ce journal s’en est pris à la figure emblématique de l’islam et l’a jeté dans la fange. J’ai personnellement téléchargé les images pour me faire ma propre opinion et malgré mon peu de religiosité, j’ai été choqué, non seulement par les caricatures, mais par l’orientation des dessins qui étaient ouvertement islamophobes. Evidemment, je condamne toute la violence qui a eu lieu dans le Moyen-Orient suite à cette affaire, mais cela méritait une réaction, que j’aurais cependant préférée pacifique. Et puis je me suis demandé à qui cela profitait. Cela profite certainement aux terroristes musulmans qui vont pouvoir recruter de nouveaux membres parmi les masses en colères, de futurs kamikazes. Mais cela profite aussi à certains Européens qui vivent mal l’intrusion de l’islam dans leurs frontières et qui seraient bien aisés de voir ces "Mahométans" à la réaction si prévisible disparaître. J’ai entendu Max Gallo parler de politique de l’apaisement à l’égard de l’islam pour ensuite dire que c’est cette même politique de l’apaisement vis à vis du nazisme qui avait conduit à la seconde guerre mondiale et au drame de l’holocauste. Cependant, quand je vois ces caricatures ou bien celle qui circule sur le net où le monde est représenté sous la forme d’une pomme pourrie d’où sort un ver avec la tête de Mohammed, je ne puis m’empêcher de me souvenir des abjects dessins antisémites du début du XXème siècle qui représentaient un Juif au nez crochu entourant le globe de ses bras. Donc je me pose une autre question, est-ce qu’une politique d’apaisement à l’égard de la minorité d’Européens islamophobes ne risquerait-elle pas de conduire dans un avenir lointain à un drame pareil à celui qui a touché les Juifs d’Europe ?

Instinct de mort et religion

Au moment où j’écris ces quelques mots, je me trouve à bord du vol TU 720 allant de Paris à Tunis. Actuellement, nous survolons le sud de la France et il y a quelques turbulences, l’avion tangue légèrement, mais rien de bien méchant. Certains passagers ont néanmoins eu des frayeurs… Une tunisienne a dit à la personne qui se trouvait derrière elle, qu’elle avait fait ses prières. Dans la salle d’embarquement, je l’avais déjà vue lire un petit coran comme ceux que l’on trouve près de la place de la Monnaie à Tunis. « Grand bien lui fasse », dirais-je…

Je me suis posé la question suivante : « Quelle est la nature du rapport entre la foi et la mort ? ». Les deux sujets peuvent paraître non liés de prime abord, mais j’ai remarqué que les personnes qui craignent le plus la mort sont parfois des croyants authentiques et pratiquants qui ne devraient, à priori, pas avoir peur de mourir, puisqu’elles ont foi en un au-delà merveilleux qu’elles n’ont cessé d’attendre toute leur vie. D’autre part, quand on s’interroge sur la naissance des religions, on ne peut occulter l’angoisse de la mort, ferment essentiel qui a sans doute poussé nos vieux ancêtres à élaborer des systèmes de croyance capables d’atténuer la peine qui naît naturellement lorsqu’un proche nous quitte. Mort et religion sont liés pour le meilleur et pour le pire ; l’édifice conceptuel religieux a souvent servi à fournir les meilleures raisons pour donner ou se donner la mort. Les dissidents étaient occis chez les Juifs (Jésus, Jean le baptiste), les Chrétiens (l’inquisition), et les Musulmans (la Ashoura). Les croyants menaient et continuent de mener des guerres saintes : génocides menés par Aron (le frère de Moïse), croisades, kamikazes musulmans, etc.

L’instinct de mort est-il le socle des religions ? Il est en tout cas manifeste que les religions ne mettent pas en avant la notion inverse, à savoir l’instinct de vie. Toutes les religions érigent des codes moraux assez sévères destinés à brider le plaisir et la jouissance que nous pouvons retirer de l’existence ; elles nous tracent un chemin de vertu destiné à rendre l’homme meilleur (ou plus malade selon Nietzsche) et elles guettent nos moindres faiblesses pour nous culpabiliser. Le coran ne cesse de menacer l’homme du châtiment suprême : le feu. Le christianisme dénonce la sexualité épanouie ; d’ailleurs ses sept péchés capitaux sont autant d’arguments en faveur de la nature répressive de la religion. Le judaïsme atteint des sommets avec les lois mosaïques énoncées dans le Lévitique. Même le bouddhisme n’est pas épargné puisque sa thèse principale est qu’il est possible d’atteindre l’état de sérénité en renonçant à tous les plaisirs terrestres et aux instincts. L’instinct de mort est l’élément le plus facilement détectable dans les textes religieux, mais il contrebalance certainement un instinct de vie somme toute assez chétif …

Les religions ont permis d’élaborer des lois qui ont régi nos sociétés et ont assuré la cohésion de nos divers peuples. Nous ne pouvons nier cela et nous rendons grâce à ceux qui les ont créées puis hissées au premier plan. Les religions n’ont-elles cependant pas atteint leurs limites en ces temps où les miracles qui assuraient leurs propagations nous semblent maintenant dérisoires ou bien sont-elles promises à une renaissance plus étincelante, à l’instar du Phénix qui s’éteint pour renaître de ses cendres ?

Le réel

Le domaine du réel est un vaste champ à défricher, une terre aride qu’il faut labourer patiemment, puis ensemencer, graine après graine, en vue d’une récolte future parfois hasardeuse, voire infructueuse. Le réel n’est pas tangible, ce n’est pas une matière brute et impénétrable, qui se livre prête à l’emploi. Il n’y a pas de notice, pas de recette. Le réel se façonne comme une glaise qu’un potier pétrit de ses mains, comme un tableau qu’un peintre invente touche après touche, comme l’espoir qu’un peuple blessé et oppressé place dans le changement. Le réel n’est pas la vie, et inversement la vie n’est pas le réel, mais celle-ci forme le terreau qui lui donne naissance, le substrat qu’il faut modeler et transformer pour faire éclore une vérité, une parmi tant d’autres. Le réel est une vérité possible, une approche des faits et des évènements, de l’histoire et des dogmes, du concevable et de l’impossible. Ce qui fut ou qui sera ne doit pas être notre réel ; celui-ci doit en revanche germer dans notre imagination, il doit émerger de nos rêves et de nos espoirs, il doit dissiper les vapeurs d’un monde concret qui nous enchaîne à lui par mille liens, il doit rompre la servitude dont nous ne sommes mêmes plus conscients. Le réel n’est pas le lot des esclaves, mais celui des âmes damnées en révolte contre le consensus ancien, contre les us et coutumes figés et pétrifiés. Celui qui imagine et théorise le réel doit dépasser l’ineptie des utopies vouées à créer de nouvelles barrières, de nouvelles cages et de nouvelles entraves. Le réel doit être un rêve éveillé et raisonné, une vision à laquelle on s’accroche de toutes ses forces. Il faut être courageux pour croire que le réel n’est pas la vie que nous vivons, mais celle que nous désirons, car cela implique que nous échangions les rôles de spectateurs passifs contre ceux d’acteurs conscients de nos existences. Si cette possibilité nous est ôtée, la vie n’a plus de sens car elle n’est alors plus qu’un chemin sans surprises que nous suivons à la manière d’un mulet qui veut retrouver son maître, son avoine et ses brides.

Le rêve est ce qui reste aux pauvres et aux déshérités. C’est l’arme des masses asservies qui peut déclencher à tout moment une révolution. Vous pouvez interdire de parler, de prier, de manger, de coïter et de respirer, mais vous ne pouvez résolument pas interdire le rêve. L’espoir est ce qui préserve l’avenir de l’homme : la foi en de meilleurs jours, la volonté de survivre à sa mort, l’espérance que la vie devienne le réel tant attendu. L’homme qui cessé de rêver est une branche morte qui se dessèche, puis chute. Il retourne dans le néant et s’évanouit dans le dédale de l’oubli et de l’ennui. De même, une société que l’on prive de ses rêves se sclérose, se désagrége et se délite. Le réel doit devenir le vécu des hommes, et une fois que la vie se sera calquée sur lui, il faudra le réinventer. Qui pourrait en effet le tenir honnêtement pour acquis alors qu’il constitue un rêve en mutation permanente ?

Le réel est le port d’ancrage du rêve, et l’espoir constitue le soutien des âmes vivantes. La nécessité de ne pas s’effacer devant les représentations présentes de l’existence se fait d’autant plus pressante que celles-ci tendent à s’aligner sur quelques grandes échelles de valeur, sociétales et religieuses. Chacun doit élaborer ses propres rêves et ne pas succomber aux mythes séducteurs d’une uniformité grégaire. L’homme est le seul être vivant qui peut modifier son présent selon ses rêves, et accaparer en dernier ressort son réel.

La reine des J..., non la reine des Anglois

Je me suis abandonné à mes draps,
Et j’ai joué avec leurs vallons et leurs rivières…
Ont surgi à un instant mes anciens songes,

Rêves d’enfance et d’adolescence amère,

Peurs de castration, peurs de pénétration,

Orgies mornes qui m’oppressaient.


Cette puanteur sacrée, d’où vient-elle ?

Et cet encens putride, qui l’a brûlé ?

- Prières des Dieux -

Naissance de la Nouvelle Jérusalem.

J'ai rêvé de la Sainte Putain,
Son nom était inscrit sur la Croix :

Tracey Emin, reine des Anglois.

J'ai rêvé de son corps décomposé.

J’ai disséqué son ventre et son vagin.

J'ai erré la nuit durant,

Examinant mes souvenirs intimes.

J'ai pleuré comme un enfant,

J’étais fourbu, pansant mes blessures...

Pour l'amour d'un chrétien

Extraits de Abou NAWAS ( D.An 815)
D'après son œuvre "Le vin, le vent, la vie"

"De bon matin, un faon gracieux me sert à boire. Sa voix est douce, propre à combler tous les vœux. Ses accroches cœurs sur ses tempes se cabrent. Toutes les séductions me guettent dans ses yeux. C'est un Persan chrétien, moulé dans sa tunique, qui laisse à découvert son cou plein de fraîcheur. Il est si élégant, d'une beauté unique, qu'on changerait de foi - sinon de Créateur -pour ses beaux yeux. Si je ne craignais pas, seigneur, d'être persécuté par un clerc tyranique, je me convertirais, en tout bien et tout honneur. Mais je sais bien qu'il n'est qu'un islam véridique...."